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Trois questions à Florence Deguen, présidente de Mémoires des arbres

Dernière mise à jour : 21 mars 2023


Vous êtes analyste transgénérationnelle depuis 2018. Comment vous êtes-vous intéressée à la psychogénéalogie ?

C’est tout un processus ! D’abord en tant que journaliste spécialiste de la famille, ce que je ne suis pas devenue par hasard. Je me suis passionnée pour ma généalogie, au moment où mes enfants sont nés et où mes parents ont « lâché la rampe ». Ils m’ont eu tard et je n’ai pas connu mes grands-parents paternels à raison d’un trop grand écart d’âge. Il me manquait beaucoup d’informations sur eux et une émotion anormale se manifestait quand, enfant, je demandais « qui était le monsieur en uniforme » sur la photo du salon. J’ai appris que mon grand-père s’était suicidé dans des circonstances tragiques …

Ensuite, ma rencontre avec le psychiatre Serge Tisseron, spécialiste des secrets de famille, a été déterminante. Ayant compris que ma famille était porteuse d’épouvantables non-dits, j’ai entamé une analyse transgénérationnelle. J’ai découvert des cataclysmes insoupçonnés chez mes ascendants qui ont éclairé les angles morts de mon histoire.

C’est alors devenu évident, je voulais accompagner les autres dans ce processus.


Présider Mémoires des Arbres est-il le prolongement de cet engagement ?

Créée en 2006, l’association d’anciens élèves de l’institut de formation Généapsy a voulu développer une « maison commune » pour les psychogénéalogistes, un lieu où s’épauler, s’interroger, se nourrir entre pairs, créer des liens avec d’autres psys, des généalogistes, etc.

Rebaptisée en 2020, l’association se veut davantage fédératrice autour d’une posture, d’une éthique et d’une charte commune pour répondre au besoin de structuration, d’organisation et de défense de la profession.


Soutenir les bonnes pratiques s’impose

Plus la psychogénéalogie a du succès, plus la nécessité de soutenir les bonnes pratiques s’impose afin d’éviter les dérives. Or cette discipline thérapeutique puissante requiert sens des responsabilités, humilité et prudence, à l’inverse des décodages sauvages que l’on peut lire, entre autres, au sein de quelques groupes Facebook.


Quels sont les projets de l’association pour 2023 ?

Fédérer plus encore ! Et monter au créneau pour que cessent les amalgames entre les psychogénéalogistes formés, encadrés car supervisés, et ceux, autoproclamés, qui véhiculent, à tort, l’image d’une pratique magique. Il y a une telle quête de sens et d’explications de la part des personnes en souffrance que les enjeux éthiques sont majeurs ! « C’est la faute des ancêtres » est une piste tentante dont s’empare une nébuleuse de praticiens peu scrupuleux, voire carrément dangereux.


En 2023, un de nos objectifs est de lutter contre les amalgames

Mémoires des arbres veut ainsi faire un état des lieux et espère réunir, autour de valeurs et d’une déontologie commune, les praticiens issus de différents courants sérieux et reconnus.

Sans négliger ce que notre association fait déjà très bien : organiser des soirées autour de documentaires, des « apéros transgé » thématiques, des conférences-débats autour d’histoires familiales emblématiques, poursuivre notre partenariat avec Généasens.

La clinique transgénérationnelle est riche et prometteuse, à condition d’être régulée !



Propos recueillis par Alexandra Deschamps

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